Chassé-croisé de l’été

Chassé-croisé de l’été

Avec l’été les uns s’en vont et les autres reviennent déjà !

Ceux qui s’en vont

Depuis la fin mai les coucous ont petit à petit, faute de faire leur nid, déserté leurs sites de reproduction et commencé leur migration vers le sud. Certains ont fait un long stop en Espagne, peut-être pour s’acheter un château ?  Un autre a préféré les vacances en Italie (bleu clair sur la carte).  Enfin, le coucou de Kergalan (Finistère) s’est rendu compte, arrivé à la frontière portugaise, qu’il avait oublié son passeport… il est donc retourné le chercher à Kergalan pour repartir ensuite en ligne droite au Portugal (en vert foncé sur la carte). Les GPS ne transmettent plus hors des frontières européennes, il faudra donc attendre le printemps 2025 que les coucous retraversent le Détroit de Gibraltar, pour voir leur migration complète (la 2ème enregistrée pour certains).

Début de la migration postnuptiale des coucous gris, entre fin mai et fin juillet 2024.

Ceux qui reviennent

Les limicoles hivernants ou de passage en France, en revanche, sont déjà de retour parmi nous, regagnant les régions tempérées de l’Europe de l’ouest.  Certains ont déjà rejoint les rivages français, d’autres ont fait halte au Royaume-Uni ou sur la mer de Wadden  (Pays-Bas, Danemark), mais tous reviennent de loin, voire de très loin : du Groënland, d’Islande ou même de Sibérie centrale ! Comme ce bécasseau maubèche qui a parcouru, en 3 semaines, plus de 5300km entre les île de la Terre du Nord de la région du Taïmyr (Nord de la Russie) et son site de halte migratoire en mer de Wadden où il est arrivé le 11 aout. Ce même jour, un tournepierre revenait de l’est du Groënland et posait les pattes à l’endroit même d’où il était parti début mai après avoir été capturé et équipé d’un GPS, à Saint Guénolé, Finistère. Et toujours le 11 aout, un dernier coucou débutait sa traversée de la Méditerrannée.

Trajets migratoires postnuptiaux de 3 espèces de limicoles équipés de GPS dans ce cadre du programme MIGRATLANE.

Et dire qu’ils font ça tous les ans ! Ces oiseaux battent des records qu’on ne se lasse pas de découvrir ! L’équipe MIGRATLANE-Télémétrie va maintenant analyser ces données plus en détails afin, notamment, de déterminer les hauteurs de vol des migrateurs le long du littoral Français et plus généralement le long des côtes Européennes.