C’est la rentrée, les affaires reprennent !

C’est la rentrée, les affaires reprennent !

Après un mois de repos, l’équipe MIGRATLANE reprend du service avec le lancement d’une nouvelle saison de terrain automne-hiver. L’objectif des prochains mois est de compléter les déploiements de GPS pour plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs et hivernants.

La saison commence avec les guignards d’Eurasie (Eudromias morinellus), une espèce nicheuse de Sibérie et d’Europe du Nord (Écosse, Scandinavie) qui hiverne en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Les migrateurs scandinaves, en route pour l’Afrique, passent par la France et recherchent, pour leur haltes migratoires, les milieux steppiques dont ils ont l’habitude. On les retrouve donc dans des milieux spécifiques, apparemment très variés mais partageant les mêmes caractéristiques de pelouses rases plus ou moins arides : landes côtières atlantiques, hauts plateaux alpins, plaine de la Crau (dernière steppe d’Europe occidentale).

Le cordon dunaire et les landes littorales du sud de la baie d’Audierne, dans le Finistère, sont un site classique de halte migratoire automnale pour les guignards. Chaque année quelques dizaines d’individus y passent quelques jours entre fin aout et mi-septembre. Cet oiseau étant très criptique, les effectifs sont probablement sous-estimés.

Guignard d’Eurasie dans les dunes grises d’Erdeven. Un plumage parfaitement adapté pour passer inaperçu dans la steppe ! A l’approche d’un danger, les guignards ont tendance à piéter, c’est à dire partir discrètement à pieds, plutôt qu’à s’envoler. Photo : Sylvain Bost
Lande près de la pointe de la Torche dans le Finistère. Un guignard se cache sur cette photo… Photo : Yannig Coulomb

Dès l’annonce d’une première observation par les ornithologues locaux, Yannig, bagueur du programme MIGRATLANE, s’est rendu sur site pour tenter des captures et équiper des guignards de GPS. Repérer un guignard dans une lande est un vrai défi, réussir à le capturer dans de bonnes conditions pour l’oiseau en est encore un autre, bravo à lui ! Et un très grand merci aux observateurs, aux « manipeurs » de passage et aux photographes pour leur aide.

Yannig Coulomb, bagueur du programme MIGRATLANE, équipe un guignard d’Eurasie d’un GPS de 3.5g avec l’aide de Julie Deschamps, bagueuse du programme HABITRACK, venue prêter main forte. La manipulation, qui inclue le baguage, les prises de mesure et la pose du GPS, dure une dizaine de minute. Photo : Pierre Fichaux
Guignard d’Eurasie équipé d’un GPS sur le point d’être relâché sur son site de capture à la Torche (Finistère). Photo : Pierre Fichaux

Trois guignards ont ainsi été équipés la semaine dernière vers la pointe de la Torche (Finistère) et dans le Morbihan, près d’Etel. Les trois oiseaux continuent de reprendre des forces avant de continuer leur migration vers le sud. L’étude permettra de savoir si ces oiseaux sont susceptibles de voler au dessus de la mer et à quelle altitude.

Trajectoires de 2 guignards d’Eurasie équipés de GPS depuis quelques jours durant leur halte migratoire près de la pointe de la Torche (Finistère). Données brutes non traitées/non analysées/non publiées.

Mise à jour : 09/09/2024 – Alors que cet article est publié, 3 nouveaux guignards viennent d’être équipés par Yannig et Julie sur l’île d’Ouessant aujourd’hui ! Ceux là n’auront pas d’autre choix que de traverser des espaces maritimes pour continuer leur migration !